Comment se reconvertir professionnellement vers le portage salarial ?
Comment se reconvertir professionnellement ? Nos conseils pour éviter les échecs !
Dans toute vie professionnelle, il arrive un moment où l'envie de changer de voie se fait sentir. La reconversion professionnelle peut alors s'avérer être une excellente solution pour donner un nouvel élan à sa carrière et retrouver un épanouissement professionnel. Et pourquoi pas en profiter pour devenir indépendant, et enfin mener sa barque comme bon nous semble ! Mais par où commencer ? Quelles démarches entreprendre ? Thibault Trocme, consultant en développement professionnel à l’Apec, nous délivre ses conseils pour bien cadrer son projet et éviter les échecs.
Comment bien se préparer avant de se reconvertir professionnellement ?
Il faut tout d’abord travailler sur l’idée et sur l’organisation de l’idée, puis sur le « passage à l’acte ». Ce qui implique de bien identifier l’impact que ce projet va avoir sur son environnement et les personnes concernées, c’est-à-dire le porteur même du projet mais également sa famille. C’est pour cette raison qu’il faut bien distinguer l’idée en tant que telle et l’adéquation individu/projet. Car même si le projet est intéressant, il faut toujours se demander si je suis capable de mener ce projet à bien, est-ce que j’en ai les compétences, est-ce que j’en ai les intérêts ? Les éléments préparatoires sont donc fondamentaux. Il est à chaque fois préférable d’être accompagné pour disposer d’un effet miroir, et remettre en perspective certaines informations. A l’Apec, l’une de nos postures est de poser les questions, pour que l’accompagnant bénéfice d’une prise de hauteur sur son projet. Il faudra ensuite identifier les possibilités pour franchir le pas. Pour les personnes qui sont déjà en poste et qui veulent changer d’activité, différentes solutions existent comme la rupture conventionnelle ou un dispositif démission reconversion qui permet de bénéficier des allocations chômage.
Pour les demandeurs d’emploi, il existe plusieurs solutions dont l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise) destinée à ceux qui choisissent de recevoir une somme d'argent au lieu du maintien partiel de l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE), ou au contraire le maintien de l’ARE, les demandeurs d'emploi peuvent alors continuer de percevoir leur allocation chômage en parallèle de leur activité de créateur d'entreprise (le montant de l’ARE est ajusté en fonction des revenus générés par la nouvelle activité). Il existe également le système NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d'Entreprise) qui propose un accompagnement personnalisé pour les demandeurs d'emploi pendant trois ans, incluant des conseils sur le montage du projet, la structuration financière, et le démarrage de l'activité. NACRE peut également inclure un prêt à taux zéro sous certaines conditions.
Pourquoi choisir de travailler en indépendant, et quel format choisir ?
Nous rencontrons fréquemment des personnes qui veulent quitter leur travail parce que ça ne se passe pas bien (pour X raisons) ou qui éprouvent des difficultés à retrouver un emploi
(pour les demandeurs d’emploi). Et ces personnes veulent souvent se diriger vers du freelancing. Mais dans ce cas, nous vérifions que la personne a pris conscience qu’un freelance travaille seul, que c’est ce qu’elle recherche dans son fonctionnement professionnel. Nous sommes en plein dans l’adéquation individu/projet : car même si l’idée est bonne et le marché porteur, tout le monde n’a pas la capacité de travailler seul dans la durée, sans le collectif de collègues, ce qui peut rendre le projet caduc. Il faut toujours penser aux conséquences amener par un tel choix, l’important étant d’anticiper et de se préparer.
Il faut également s’inquiéter du rapport entre le freelancing dans son mode le plus poussé (en créant sa société) qui ne donnera pas de cotisations retraites. Sauf peut-être à travailler avec un cabinet d’experts-comptables qui dispose d’une branche pour faire des cotisations complémentaires. Ou bien passer par une forme alternative d’activité d’indépendant comme le portage salarial, qui permet d’avoir des cotisations sociales, et in fine une certaine sécurité quand viendra le temps de la retraite ou une période sans activité. Car lorsqu’on veut se reconvertir professionnellement, il faut toujours sécuriser la démarche et le projet.
Quelles compétences développées lorsqu’on veut devenir indépendant ?
Au-delà des compétences techniques, un indépendant (freelance ou salarié porté) devra également développer des compétences commerciales pour être en capacité d’aller chercher son client. Et une fois le client trouvé, il faut aussi disposer des bonnes compétences pour négocier et contractualiser. Et contrairement au salarié porté, le freelance va également devoir se charger de toute la partie administrative et de gestion. A l’Apec nous avons identifié 8 champs de compétences que le freelance doit soit gérer, soit pallier (avec un apporteur d’affaire, un expert-comptable...).
Voici ces 8 compétences :
Chef de projet
Financière
Administrative
Concepteur/stratège
RH
Gestionnaire d’informations
Communiquant
Marketing et commerciale
Pour un salarié porté, la responsabilité de la plupart de ces compétences est déplacée vers la société de portage (financière, RH, administrative, gestionnaire…). C’est de fait une bonne étape de transition vers le freelancing quand on ne dispose pas encore d’un niveau de maîtrise suffisant sur ces grands domaines.
Comment bien gérer son temps quand on veut se reconvertir professionnellement ?
De manière générale, lorsqu’on veut se reconvertir professionnellement en indépendant, il est courant de voir que 70 % de travail hebdomadaire concerne le développement commercial, 15 % la partie métier et production, et 15 % la partie gestion et administration. Certes, si nous prenons l’exemple du secteur high tech et d’un indépendant qui a comme client une ESN, la partie développement commerciale peut être beaucoup moindre. Mais il faut rester vigilant, car le marché peut évoluer, et les compétences en prospection ne doivent pas être négligées. Dans ce contexte, il existe des formations, comme celle de la BGE ou de la CCI (chambre de commerce et d'industrie, partenaire de l’Apec) qui reviennent sur les attendus pour les compétences commerciales. Même pour un salarié porté, il faudra faire « du commerce », chercher le client et négocier avec lui. Il ne faut jamais se reposer sur les éventuelles missions que peut proposer certaines sociétés de portages, et ne pas sous-estimer le temps à consacrer à ce volet.
Un grand merci à l'APEC Hauts-de-France et à notre intervenant Thibault TROCME
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