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11 novembre 2022

Focus sur le phénomène du quiet quitting

Le quiet quitting ou “démission silencieuse” est un terme qui fait parler de lui ces derniers mois. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi parle-t-on de “démission silencieuse” ? Qu’est-ce que cette tendance traduit du monde du travail ?
C’est ce nouveau phénomène que nous allons déchiffrer dans cet article. Bonne lecture !

Origines du concept de “quiet quitting”

Le contexte économique et social

Le monde du travail a été secoué ces dernières années. L’arrivée du Covid-19 et la pandémie qui a suivi en 2020 ont entraîné de profondes mutations. Ces changements façonnent la vision du travail que nous pouvons observer aujourd’hui.
Avec la pandémie, les entreprises ont dû s’adapter en termes organisationnels : de nombreuses sociétés ont revu leur fonctionnement en mettant en place le télétravail et le travail à distance. Les managers ont dû également revoir leurs pratiques mais aussi leur manière de garder la cohésion dans les équipes etc.

D’un point de vue individuel, la pandémie et les changements d’organisations ont eu d’importantes conséquences.
Les confinements, le travail à distance et le climat anxiogène de la pandémie ont mis à mal la santé mentale des travailleurs. De nombreuses personnes se sont senties isolées, stressées dans leur travail au quotidien.

Les concepts de santé mentale, de bien-être au travail ont gagné en importance et en considération pendant et après la pandémie.

De nouveaux concepts sur le travail ont été théorisés ces dernières années, souvenir en réponse à cette nouvelle quête de sens et de valeur des travailleurs.
Par exemple, beaucoup de personnes ont réalisé que leur travail manquait de sens pendant la pandémie. C’est ce qu’on appelle le brown-out. D’autres ont vu qu’ils s’ennuyaient particulièrement dans leur travail : ce concept a été théorisé comme étant le “bore-out” (de bore : s’ennuyer).

Ces prises de consciences ont impliqué de nombreuses volontés de changements de carrière, d’entreprise, de mode de travail ou de reconversion après la pandémie.

C’est en partie pourquoi nous assistons actuellement à un phénomène appelé “Grande démission” (Great Resignation) qui a été identifié aux US. La grande démission correspond à une forte hausse des démissions aux US. 4,5 millions d’Américains ont démissionné en Mars 2022, un chiffre record.

Cette tendance pourrait s’observer en France : début 2022, le nombre de démissions en France est historiquement haut : 520 000 démissions par trimestre, dont 470 000 démissions de CDI.
Après ce phénomène, c’est un autre terme qui a traversé l’outre manche et qui s’installe en France ces derniers mois : le quiet quitting.

La définition du quiet quitting

Le “quiet quitting” veut littéralement dire “démission silencieuse”. Cela dénomme une tendance que l’on peut a priori observer dans le monde du travail actuellement.

Ce terme désigne les salariés qui sont désengagés au travail : Ils font leur travail ni plus ni moins, et ne se surinvestissent pas. Cela concernerait une part importante et croissante de salariés, bien qu’il soit difficile de la quantifier.

Les “quiet quitters” adoptent plusieurs comportements :

  • Ils respectent scrupuleusement les horaires
  • Ils ne font pas de zèle : ils ne répondent pas aux emails en dehors des heures de travail,
  • Ils ne cherchent pas de nouvelles responsabilités mais se cantonnent à leurs tâches et périmètres.

On parle donc de quiet quitting car ce serait comme si ces salariés avaient “démissionné” de leur entreprise. En effet, ils ne mettraient plus toute leur énergie et toute leur motivation dans leur travail et ne s'engageraient plus totalement.

Cependant, ce terme est à prendre avec des pincettes : il n’est pas mal d’effectuer simplement les missions qui nous sont confiées et de respecter les horaires prévus. Toutefois, cela traduit une autre vision de la valeur travail qui évolue et qui est différente des anciennes générations.

Pourquoi assiste-t-on à ce phénomène de quiet quitting ?

Cette tendance arrive après la pandémie du Covid, qui a profondément changé le monde du travail. Le quiet quitting est une conséquence d’une certaine lassitude, et de prises de consciences liées à la place que le travail occupe dans nos vies.

Le quiet quitting tend à concerner les plus jeunes générations (génération Z et Y) qui voient le travail autrement. Pour elles, le travail n’est plus l’aspect central de leur vie. Elles investissent d’autres sphères de leur vie. Cela contraste avec les générations précédentes qui mettaient le travail en priorité, tolérant des conditions de travail compliquées.

Le quiet quitting aussi une manière de faire valoir ses droits en tant que salariés : on fait ce pourquoi on est payé dans le respect des heures rémunérées et de notre équilibre vie pro vie perso. On supporte de moins en moins les managements identifiés comme toxiques et la hiérarchie. On n’hésite plus à envisager une démission ou une demande de rupture conventionnelle si le travail que l’on occupe nous fait souffrir.

L’emphase des salariés est mise sur le bien-être et les conditions de travail. Le quiet quitting est également une façon de se préserver du burn-out, une maladie qui touche de plus en plus de travailleurs (2,55 millions en 2022) et qui représente 20% des arrêts de travail en 2022.

Le freelancing et l’indépendance : une alternative au quiet quitting ?

On peut toutefois se demander si ce phénomène en est un et si on peut vraiment l’appeler “démission”. Le quiet quitting peut être en effet perçu comme étant simplement une façon de travailler si on ne se sent pas passionné par son travail. Faire les missions pour lesquelles on est payé, et rien de plus.

Ce quotidien peut toutefois entraîner une certaine frustration, voire un ennui : le bore-out ou le brown-out ne sont pas loins. Des souffrances peuvent émerger de cette situation qui est alors plus subie que voulue.

On observe face à cette tendance de démission silencieuse, un autre phénomène : la ruée vers l’indépendance (auto entrepreneurs, freelances…). De plus en plus de salariés, lassés de ce statut ou de leur travail, créent leur entreprise ou se reconvertissent.
Il est vrai que si votre travail vous frustre ou vous ennuie, cela peut être intéressant de voir ce que vous pouvez faire pour changer la donne. Changer d’entreprise, de poste, ou encore de mode de travail peut parfois être une solution, au lieu de rester dans un travail qui ne vous satisfait pas.

Le salariat reste le mode “classique” de travail mais il comporte des contraintes (horaires fixes, peu de flexibilité) qui ne vont pas forcément à tout le monde.

Puis travailler dans une entreprise, c’est parfois être sous les ordres d’une hiérarchie qui peut être trop envahissante ou qui met trop de pression sur les collaborateurs.

C’est aussi parfois occuper un poste dans une entreprise qui ne correspond pas toujours à nos valeurs et avec laquelle nous ne sommes pas alignés.

Si vous vous reconnaissez, il serait utile de se pencher vers d’autres statuts comme l’indépendance. Être indépendant permet en effet de jouir d’une nouvelle liberté (autonomie, horaires…) et de trouver un meilleur équilibre vie perso et pro. Cela permet également de pouvoir choisir ses clients.

Être à son compte signifie en effet choisir ses missions et ses projets, et sélectionner ceux qui nous intéressent le plus ou ceux qui font plus sens pour nous.

Si vous mettre indépendant vous tente, mais que cela vous fait peur (craintes administratives, sécurité financière etc), le statut de portage salarial permet de tester l’indépendance avec un filet de sécurité.

Le portage salarial est une bonne combinaison des avantages du salariat (chômage, sécurité financière) et des avantages d’être à son compte (choix des clients des missions etc.). Ce mode de travail est en pleine croissance depuis plusieurs années, et cela ne compte pas s’arrêter avec les changements liés au monde du travail.

Pour plus d’infos sur le portage salarial, n’hésitez pas à visiter notre site et à nous contacter pour plus d’informations !

Conclusion : le quiet quitting : tendance ou buzz ?

Réelle tendance ou buzz momentané ? Quoi qu’il en soit, le quiet quitting, ou le désengagement au travail est une conséquence attendue suite à la pandémie et aux changements qu’elle a provoqué. Le quiet quitting correspond également à une autre vision de la valeur travail, porté par les jeunes générations qui ne veulent plus mettre en péril leur santé mentale ou qui veulent disposer d’un meilleur équilibre vie pro/vie perso.

Cependant, souffrir au travail ou être dans un poste qui ne nous correspond plus n’est pas une finalité : de nombreuses solutions existent, que ce soit en changeant d’entreprise, de poste; mais également en envisageant d’autres modes de travail comme l’indépendance ou le portage salarial 😁

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